Anesthésie locale
ANESTHESIE LOCALE EN DERMATOLOGIE
L’intervention ou l’examen que vous devez avoir nécessite une anesthésie locale. Cette anesthésie est nécessaire pour permettre la réalisation du geste prévu sans douleur.
LES METHODES :
L’ anesthésie locale consiste à injecter dans la peau ou dans une zone muqueuse un produit anesthésiant qui supprime très rapidement la sensation de douleur dans la zone où il est injecté. Il entraîne une douleur dans la zone où il est injecté. L’injection produit un gonflement et un blanchissement de la zone . Une sensation bizarre due à la suppression de la sensation du toucher survient en général dans la zone anesthésiée. Cette sensation peut dépasser la zone injectée, en particulier sur le visage et aux extrémités : doigts et orteils. Une anesthésie tronculaire consiste à injecter le produit anesthésiant au voisinage des terminaisons nerveuses, afin d’obtenir l’anesthésie d’une zone plus vaste. Elle est particulièrement utile sur le visage, aux doigts et aux orteils. Au visage il peut en résulter une paralysie transitoire d’une paupière, d’une moitié de lèvre, voire d’une partie de la langue ou un abaissement d’un coin de la bouche avec une légère difficulté à parler. Ces phénomènes disparaissent habituellement après un délai de 2 à 6 heures, variable selon les personnes et la quantité de produit injecté.
IL EST IMPERATIF POUR VOTRE SECURITE DE SIGNALER AU MEDECIN QUI VA PRATIQUER L’ANESTHESIE LOCALE : ·
Les médicaments que vous prenez ou avez pris dans les deux dernières semaines, notamment pour fluidifier le sang (anticoagulants, aspirine ou autre médicament).·
Les maladies chroniques éventuelles (souffle cardiaque ou autres maladies du cœur, hypertension artérielle, diabète, épilepsie, maladies du rein).·
Le port d’un pacemaker(pile pour le cœur).·
Les allergies dont vous souffrez (iode, sulfites contenus dans certains anesthésiques, latex).·
La survenue d’incidents, malaises ou réactions lors d’anesthésies précédentes, y compris pour des soins dentaires ou des examens radiologiques. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour subir une anesthésie locale.
LES INCIDENTS:
Les incidents liés à l’anesthésie locale sont peu fréquents. L’injection est souvent douloureuse, mais temporairement. La complication la plus fréquente est « le malaise vagal ». Il est dû à une chute de tension artérielle subite liée à des facteurs individuels (hypertension, spasmophilie, fatigue, angoisse).Il se manifeste par une sensation de malaise avec des vertiges, des fourmillements des extrémités et parfois une perte de connaissance transitoire. Dans de rares cas le malaise vagal peut comporter des mouvements involontaires. Le malaise vagal peut survenir dès la réalisation de l’anesthésie, jusqu’à 15 à 20mn après. En cas de survenue d’un malaise vagal, la première mesure à prendre est de s’allonger à plat, les jambes surélevées au-dessus du niveau de la tête. Rarement un traitement est nécessaire : oxygène, pose d’une perfusion, injection d’atropine. Le malaise vagal n’est pas une allergie au produit anesthésiant.
LES COMPLICATIONS:
Des complications locales peuvent également survenir de façon plus tardive, quelques heures à 24 heures après une anesthésie locale :·
Œdème : c’est un gonflement de la zone anesthésiée, qui disparaîtra en quelques jours. Il peut être important au visage avec un gonflement des paupières.·
Hématome : ou « bleu »du au saignement dans la peau de vaisseaux sanguins lésés par l’anesthésie ou l’intervention. Œdèmes et hématomes peuvent être douloureux.
LES COMPLICATIONS EXCEPTIONNELLES:
Certaines sont dues à l’utilisation de grosses doses d’anesthésiques, ce qui est rarement le cas en dermatologie, ou au passage dans le sang de l’anesthésique après une piqûre dans un vaisseau.
Il peut s’agir:
De symptômes neurologiques : nervosité, agitation, bâillements, bourdonnement d’oreille, tremblement, maux de tête, diplopie (vision trouble), nausées (certains de ces signes s’observent également lors d’un malaise vagal), et convulsions.·
De symptômes cardiaques: baisse de tension, palpitations, arythmie.·
Des crises d’hypertension artérielle liées à l’anesthésiant lui-même ou à l’adrénaline contenue dans certaines préparations anesthésiantes, pour diminuer le saignement. Les allergies aux anesthésiants locaux sont rarissimes.
Les infections au site d’anesthésie sont rares.
LA DOULEUR POSTOPERATOIRE :
Ces douleurs survenant quand l’anesthésiant a cessé d’agir et leurs intensités sont imprévisibles; On peut les prévenir en prenant un médicament contre la douleur (antalgique) avant la fin des effets de l’anesthésie et en répétant les prises pendant 1 à 2 jours selon les prescriptions de votre médecin. Après l’anesthésie locale vous pouvez rependre votre voiture et manger le soir. Si vous ne vous sentez pas bien, prévenez le médecin et restez quelques minutes dans la salle d’attente.
Fiche crée le 1 mars2002, mise à jour le 12 juillet 2002Cette fiche est disponible sur le site internet de la Société Française de Dermatologie :sfdermato.org